LETTRE A MONSIEUR RONIS
Monsieur Ronis
J'aurais aimé me rendre à Arles cet été voir l'exposition de vos œuvres et peut-être avoir la chance d'assister à l'une de vos rencontres.
J'ai lu et écouté attentivement les interviews des médias et feuilleté à nouveau et toujours avec le même plaisir les quelques ouvrages photographiques que je possède.
L'un deux est toujours à portée de ma main et si c'est le plus petit, c'est aussi celui qui permet le mieux de vous connaître. J'ai la mémoire de toutes mes photos, elles forment le tissu de ma vie et parfois, bien sûr, elles se font des signes par-delà les années. Elles se répondent, elles conversent, elles tissent des secrets avez-vous écrit à la page 139 de Ce jour-là, publié en 2006 chez Mercure de France où vous raconté cinquante de vos photos.
Au journal Le Monde, vous avez rajouté cet été qu'elles forment, d'une certaine manière, mon autoportrait.
J'ai trouvé dans ces mots qui côtoient vos photos, beaucoup de choses et de valeurs qui me sont chères. Je ne les dévoilerais pas ici, juste inciter celles et ceux qui liront ces lignes à parcourir les pages de votre livre, édité aussi en poche chez Folio.
Je me suis attardé sur ce cliché qui a fait le tour du monde, « Le petit parisien ». Ce petit garçon que vous n'avez jamais revu, je lui ressemble un peu et nous sommes de la même génération.
A 20 ans et avec mes premières économies, j'ai acheté mon premier réflex que de temps à autre, j'aime sortir de son sac et manipuler. Je me souviens de ces clichés parisiens pris lors de mes loisirs en découvrant la capitale, me laissant perdre au gré des stations de métro ou de bus et observant la vie tout simplement.
Ces Noir et Blanc argentiques soigneusement rangés dans une boîte et que j'ai pour certains d'entre eux numérisés et publiés sur ce Carnet numérique. .
Autodidacte, c'est en regardant des images comme les vôtres que j'ai progressé et que je continue d'apprendre.
Beaucoup de choses ont changé dans ma vie mais pas cette passion de la photographie.
Mais elle a pris une autre tournure depuis 2003 et ma résilience n'est sans doute pas pour rien dans ces visions où au mot humaniste, j'ai rajouté humilité. Des mots si bien illustrés par vos photos bien sûr mais aussi par vos témoignages dont la presse se fait écho cet été.
Monsieur Ronis, vous qui avez rangé votre appareil mais continuez à prendre des photos avec vos yeux, je vous souhaite un très bon anniversaire.
ILLUSTRATION:
En haut: Le très beau livre de Jean-Claude Gautrand chez TASCHEN: Willy Ronis
et posé dessus, Ce jour-là de WILLY RONIS chez MERCURE DE FRANCE
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